Le choix de devenir art-thérapeute peut susciter certaines interrogations. Est-ce par défaut ou par réelle passion ? Est-ce une alternative à une carrière d’artiste ou de psychologue ? Est-ce un métier à part entière ?

Dès mon adolescence, j’ai été attirée par la possibilité d’exercer un métier qui combinerait ma passion pour l’art et ma fascination pour la psyché humaine. C’est ainsi que j’ai découvert l’art-thérapie. En échangeant avec des art-thérapeutes suisses et anglais, alors que cette profession était encore peu connue en France, j’ai été intriguée par leur métier, leur passion et le regard porté sur leur travail dans leurs pays. Cette expérience a souligné le manque de reconnaissance de l’art-thérapie en France.

Au fil du temps, la perception de l’art-thérapie a évolué, bien que des préjugés tenaces persistent encore aujourd’hui. Progressivement, cette discipline trouve sa place dans les institutions de soins, mais le chemin vers une reconnaissance pleine et entière est encore long. Devenir art-thérapeute n’est pas un choix par défaut, mais une décision motivée par la passion et la conviction en la capacité de l’art à prendre soin et à ouvrir de nouveaux espaces en nous.

Loin d’être insignifiant, le travail de l’art-thérapeute est souvent cousu de subtilité pour accompagner l’autre dans une expression authentique, et lui permettre de « métamorphoser sa souffrance ».

Ainsi, on ne devient pas art-thérapeute par défaut mais par conviction et par expérience, après avoir éprouvé pour soi-même les bénéfices de l’art et de la création.

L’art-thérapie ouvre un espace poétique dans l’approche de la souffrance et suggère de porter un regard différent et décalé sur sa propre expérience.